Le « slow », une philosophie de vie, prend le contre-pied de notre monde ultra-connecté. Et si on levait le pied ?
The New Cool vous invite à ralentir, prendre le temps, écouter le bruit du silence de temps en temps. Au boulot, à table et même en amour, il est urgent de ralentir. « En ralentissant aux bons moments, les gens découvrent qu’ils font tout mieux : ils mangent mieux, ils travaillent mieux, ils vivent mieux », expliquait déjà le journaliste Carl Honoré, figure emblématique de la « slow life » en 2004, au moment de la sortie de son « Eloge de la lenteur », best-seller mondial traduit aujourd’hui dans plus de 20 langues.
La révolution « slow life » a d’abord commencé dans l’assiette, avec le « slow food », art de vivre créé en Italie en 1986 par Carlo Petrini, réponse à la standardisation alimentaire et à la malbouffe.
Alors que les nouvelles technologies et les réseaux sociaux nous invitent à toujours plus de réactivité et de « multitasking », le besoin de débrayer se fait plus fort que jamais, et la vague du « slow » a, depuis, infiltré bien d’autres domaines de notre vie.
Dans l’entreprise, le « slow management », ou « slow business », vise à revaloriser les individus, à les aider à mieux gérer leur temps entre vie professionnelle et vie personnelle.
Loin des circuits organisés et des vacances trop planifiées, beaucoup optent désormais pour le « slow travel », un tourisme d’immersion qui suppose de poser ses valises plus longtemps dans un même lieu pour s’imprégner de l’ambiance, vivre au rythme des locaux, improviser son voyage au jour le jour.
Même le monde des rencontres a succombé depuis peu à la mode du « slow »et propose d’arrêter de zapper et de se concentrer sur une seule personne chaque jour avec le « slow dating »
TAKE IT SLOW
L’idée générale est de reprendre possession de son emploi du temps et de vivre au rythme des ressources de la planète. On refuse les journées frénétiques en adoptant un itinéraire « bis », sans pour autant s’isoler des autres. Cet « art de vie » permet de s’ancrer dans l’espace et le temps, de mettre les mains dans la terre, de recréer du lien humain. On quitte le virtuel pour le réel et on mise davantage sur la qualité que sur la quantité.
La première étape est de se poser. De réfléchir sur son mode de vie et de redéfinir ses priorités. On peut commencer par maîtriser ses déplacements en réduisant les zigzags qui polluent le quotidien. Il faut en moyenne un mois pour ralentir sensiblement son rythme. Le déclic s’enclenche après une prise de conscience brutale, puis les changements de vitesse se font par paliers. On se déconditionne en entamant une révolution graduée de la lenteur.
ET AU QUOTIDIEN ?
On débranche ! Sur la route, on troque la voiture pour le bus ou le train (on en profite pour lire, envoyer ses mails, ses SMS), et, quand c’est possible, on se déplace à pied ou à vélo. En famille, on éteint son ordi les jours de congé, on évite de surcharger ses enfants d’activités extrascolaires, on prend le temps de leur raconter une histoire le soir. Côté table, on préfère les marchés locaux, les fruits et légumes de saison et les produits maison.
Au travail, on gagne en productivité en s’aménageant des « bulles de concentration » : on ne change pas de tâche pour une autre toutes les dix minutes, on boude Facebook et on s’accorde des pauses de réflexion propices à la création. On peut aussi négocier avec son boss une journée de télétravail dans la semaine. Pour suspendre le temps et fuir le « virtuel », on jardine, on écrit, on fait de la musique.
La lenteur véhicule tout sauf la paresse. C’est, en réalité, un mouvement hypertonique qui implique un choix de vie (re)cadré. Concrètement, on gagne en productivité et surtout en bien-être en s’accordant des espaces de création et de réflexion. La working girl accrochée à son téléphone est devenue ringarde !
J’ai eu du mal à m’y mettre, pas parce que ça ne me plaisait pas, mais il faut réussir à créer de réels changements dans le quotidien pour être plus slow. Maintenant je ne pourrais pas revenir en arrière ! Slow food, slow Travel, slow communication et boulot… Ça a beaucoup de place dans mon quotidien. Et c’est très enrichissant, je trouve !
Merci pour ce bel article !
Merci à vous de ce témoignage… Keep it slow 😉